Archives de la catégorie ‘La tablette du bas’

De James Cameron avec Ed Harris, Mary-Elizabeth Mastrantonio et Michael Bienh.
 
Une équipe de forage océanique est appelée à secourir un sous-marin nucléaire américain échoué sur le bord d’un abysse. L’incident provoque des tensions entre les États-Unis et l’URSS et la troisième guerre mondiale est imminente. Une race extra-terrestre vivant dans l’abysse se manifeste alors pour nous empêcher de détruire la planète et nous apprendre une bonne leçon.
 
Les gens parlent beaucoup de James Cameron depuis la sortie d’Avatar. C’est un cinéaste qui pousse toujours les limites de la technologie et est réputé pour sa folie de grandeur. On parlait surtout de cette folie pendant le tournage de Titanic, à l’époque le film le plus coûteux de l’histoire (maintenant, c’est bien sûr Avatar.) Et bien moi, je trouve que cette folie est démontrée de plus belle dans The Abyss. Le set du film a été construit à l’intérieur d’un immense réacteur nucléaire en construction rempli de sept millions de gallons d’eau. Ils ont déversé des milliards de billes de plastique flottant à la surface pour bloquer la lumière simulant ainsi la profondeur. Des masques de plongée spéciaux ont été fabriqués permettant de voir le visage des acteurs sans qu’ils aient besoin d’un respirateur à la bouche. C’est  le premier film où une créature digitale apparaît (le Water Pod) ouvrant ainsi la porte à une nouvelle technologie révolutionnaire. Visionnez le making-of sur le dvd. Il est fascinant!
 
Si on parle du Special Edition en tant que tel, il comporte plusieurs scènes additionnelles (dont le fameux raz-de-marée) redéfinissant complètement l’histoire et la présence des extra-terrestres dans le film (qui dans la version originale semblaient presque superflus.) Parmi tous les films marins de cette période (tel Deep Star Six), The Abyss est de loin le meilleur.
 
  
                                                 "..Bud, World War III is a few hours away, 
                                         and you took time to make me an ice sculpture?!…"
 
 

De Nacho Vigalondo avec Karra Elejalde, Nacho Vigalondo, Barbara Goenaga et Candela Fernandez.

Un homme ayant découvert le cadavre d’une jeune femme dans la forêt avoisinante se fait poursuivre par le meurtrier masqué. Il trouve refuge dans un laboratoire où un scientiste l’aide (de façon presque suspecte) à se cacher à l’intérieur d’une capsule … qui est en fait une machine à voyager dans le temps qui l’envoie une heure dans le passé. Il y voit alors un moyen possible de sauver la jeune femme … et s’ensuit une suite de rebondissements paradoxaux et stupéfiants.

Los Cronocrimenes (son titre espagnol original) est l’un des meilleurs films de voyage temporel que j’ai vu. Il a fait un tabac au festival Fantasia en 2007. Il s’ajoute à Primer (2004) dans la liste de mes bons mindfucks, mais contrairement à ce dernier il est beaucoup plus captivant et facile à suivre malgré sa complexité. La force de ce film est qu’il se tient logiquement debout selon les règles qu’il établit. Plus on avance dans ce qui semble être à la base une histoire décousue (alors quoi, c’est de l’horreur ou de la science-fiction?), plus on comprend ces complications temporelles qui nous sont lancées.

Malgré son petit budget, Vigalondo manie ce film twilight-zonesque avec une main de maître et nous tient en haleine tout le long. Time Crimes est un must imaginatif et fascinant pour les fans de science-fiction.
 
  
                                                        "…I’m the cotton-candy killer…."
 
De Shane Black avec Robert Downey Jr, Val Kilmer, Michelle Monaghan et Corbin Bernsen.
 
Un cambrioleur de bas niveau (Robert Downey Jr) se trouve mêlé à une affaire de meurtre dans le milieu Hollywoodien avec la fille de ses rêves du secondaire (Michelle Monaghan) et un détective privé gai (Val Kilmer).
 
Shane Black est passé maître dans le genre "buddy cop" et le prouve avec cette réjouissante comédie aux allures de thriller. Il a entre autre écrit Lethal Weapon et The Last Boyscout. Tout comme ces deux films, ainsi que le 48 Hours d’Eddy Murphy, l’intérêt principal de Kiss Kiss Bang Bang sont les chamailles entre les deux personnages principaux aux caractères opposés. L’enquête en tant que telle n’est qu’un "McGuffin" comme le dirait si bien Hitchcock. J’ai aimé Kiss Kiss Bang Bang surtout à cause de la narration tordante de Robert Downey Jr. ("Don’t worry, I saw Lord of the Rings. I’m not going to end this 17 times.") Il sait qu’il est dans un film et que l’histoire est clichée ("…I know, this is bad narrating…")  Il a vraiment une présence cet acteur. Val Kilmer joue son personnage gai sans être une fofolle (à part sa sonnerie de cellulaire sur l’air de I Will Survive) et le personnage de Michelle Monaghan est d’une pétillance ahurissante (…et dois-je ajouter, vraiment très belle.)
 
Des dialogues pince-sans-rire et futés ainsi que des personnages sympathiques en font donc un très bon film de détective à découvrir. Moi, j’en suis à ma troisième fois.
 
   
 
De Sydney Lumet avec Philip Seymour Hoffman, Ethan Hawke, Albert Finney et Marisa Tomei.
N’est-ce pas satisfaisant lorsque l’on tombe sur un film sorti de nulle part qui nous renverse? Celui-ci est un fabuleux thriller psychologique de Sydney Lumet, un vieux de la vieille (84 ans!) qui nous a donné plusieurs classiques tels Serpico, Network, Dog Day Afternoon, 12 Angry Men et Murder on the Orient Express. Sa dernière oeuvre est une histoire tragique de fragilité familiale et de conséquences morales.
 
Andy (Philip Seymour Hoffman) est un employé de la paye qui a toujours un plan tordu pour escroquer de l’argent aux autres. Il entraîne son jeune frère Hank (Ethan Hawk) dans un  vol d’une bijouterie qu’il considère comme de catégorie "Mom and Pop" (c’est à dire une petite bijouterie familiale)… mais au grand désenchantement de Hank, cette bijouterie s’avère être celle de leurs propres parents. Andy réussit néanmoins à le convaincre en lui disant que les assurances couvreront largement leurs pertes et que tout le monde va être gagnant. Il va sans dire que le vol ne se passe pas comme prévu. Tout dérape horriblement et ils devront vivre dans le mensonge avec les conséquences du drame. C’est un film superbement bien interprété par Hoffman (crapuleux comme d’habitude) et Hawk (intensément parano et rongé par le remord). Albert Finney (Erin Brokovich) joue de façon subtile le père qui découvre peu à peu le pot aux roses tout en réévaluant son rôle de paternel.
 
Before the Devil Knows You’re Dead est bien écrit et explore la culpabilité de façon intelligente et dramatique. C’est une belle surprise de 2007.
 
   
                                                      "…well, the jewelry store is done
                                             Now how about knocking uncle Frank’s sex-shop! "
 

 De Joe Dante avec Dennis Quaid, Martin Short, Meg Ryan, Kevin McCarthy, Fiona Lewis, Robert Picardo et Vernon Wells.
 
Tuck Pendelton (Dennis Quaid) est un pilote d’essai alcoolique participant à une expérience de miniaturisation où il doit se faire injecter à l’intérieur d’un lapin. L’expérience est interrompue par une firme concurrente et dans le brouhaha, Tuck se voit plutôt injecté à l’intérieur de Jack Putter, un épicier hypocondriaque (Martin Short). Il doit alors travailler de pair avec celui-ci afin de sortir du son corps avant de manquer d’oxygène.
 
Je me suis rappelé de ce mémorable film des années 80 en allant visiter l’exposition Bodies où on peut y voir les différentes parties du corps de cadavres polymérisés et dont le slogan est Voyage au coeur du Corps Humain. Le film est inspiré de The Fantastic Voyage (1966) et se classe parmi ces bonnes comédies à saveur de science-fiction tel Back to The Future, Ghostbusters et Honey I Shrunk the Kids (bon, pour ce dernier, on repassera.) Les effets-spéciaux représentant l’anatomie humaine interne sont renversants et ont été récompensés d’un Oscar. Je suis même persuadé qu’ils n’ont pas trop mal vieillis. J’aime particulièrement la scène où Tuck explorant ce corps ne correspondant pas à celui un lapin, branche un appareil auditif sur le tympan de Putter ainsi qu’une sonde derrière son globe oculaire afin de pouvoir communiquer avec lui. C’est plutôt ridicule mais bien pensé. Dennis Quaid et Martin Short étaient à l’époque au sommet de leur gloire en 87. Quaid est maintenant un acteur efficace mais destiné à ne faire que des films de qualité moyenne. Short quant à lui est maintenant un has been relégué à des rôles secondaires pour la télévision. Personnellement il m’a toujours tapé sur les nerfs même quand il faisait ses films à succès tel Three Amigos ou tous ces remakes des films de Pierre Richard (Pure Luck, The Three Fugitives.) Dans Innerspace, il est quand même comique.
 
Un film à revoir pour les souvenirs.
 
  

 
 
De Curtis Hanson avec Russel Crowe, Guy Pearce, James Cromwell, Kim Basinger, Danny DeVito et Kevin Spacey.
 
En 1997, cet excellent drame policier fut perdu dans les vagues causées par la popularité de Titanic.  Au risque de frustrer quelques trentenaires féminines nostalgiques de la belle relation entre Jack et Rose, L.A. Confidential est bien meilleur et aurait dû remporter l’Oscar du meilleur film.
 
Il n’est pas étonnant que ce film ait connu qu’une brève excursion dans les salles de cinéma. C’est un projet qui avait tout pour être un flop: un film noir sorti de nulle part se déroulant dans les années 50 avec aucune têtes d’affiche (mise à part peut-être Kevin Spacey fraîchement oscarisé pour The Usual Suspects.)  Il y avait Russel Crowe mais il n’était populaire qu’en Australie à cette époque. Guy Pearce était (et finalement l’est un peu encore!) un pur inconnu. Kim Basinger était une actrice ruinée ayant perdue une poursuite pour bris de contrat pour Boxing Helena.
 
Le film en tant que tel est une sorte de Chinatown (de Roman Polanski avec Jack Nicholson) où plusieurs intrigues parallèles se tissent pour se rejoindre à la fin où l’on fini par tout comprendre. C’est dense et on apprécie les subtilités un peu plus à la 2e écoute. Le film est complètement porté sur les épaules des deux principaux: Crowe joue le dur à cuire et Pearce l’intellectuel. Leurs différentes méthodes causeront de la friction entre les deux.
 
L.A. Confidential fut nominé pour quelques oscars: Meilleur film, meilleur réalisation et meilleure actrice de soutien que Kim Basinger a remporté. Il eut un succès critique inespéré et est maintenant considéré comme un classique du genre. En tout cas, pour moi, L.A. Confidential se trouve au top de ma liste des films de détective. C’est, après le Boogie Nights de PT Anderson, mon meilleur film de 1997.
 
  
 
De Milos Forman avec Tom Hulce, F. Murray Abraham, Elizabeth Berridge, Simon Callow et Jeffrey Jones.
 
Ce film adapté de la pièce de Peter Shaffer et gagnant de huit oscars raconte l’histoire d’Antonio Salieri (Abraham dans une performance bouillante), un compositeur vénitien au 18e siècle qui s’accuse d’avoir tué Wolgang Amadeus Mozart (Hulce) dont il considérait la musique divine et était maladivement jaloux. Mozart y est présenté comme une Rock Star dépravé et irresponsable portant la perruque rose qui rappelle quasiment celle des hairbands des années 80. Il était en avance sur son époque et sa musique était un peu trop subtile pour la populace ("There’s too many notes!" dira l’Empereur Joseph II incarné par Jeffrey Jones). Seul un autre musicien tel Salieri pouvait comprendre que sa propre musique (plus populaire, voir plus commerciale) n’arrivait pas à la cheville des oeuvres du génie de Mozart. Il faut voir la scène où Mozart mémorise une pièce de Salieri après une seule écoute et l’améliore illico devant la cohorte de l’Empereur.
 
La musique, les décors, les costumes et les acteurs sont absolument sublimes.  C’est possiblement le plus beau film du genre que je n’ai jamais vu. Notez qu’il y a une version du directeur disponible avec 22 minutes de plus (qui n’apportent pas grand chose, par contre!). Disponible en Blu-Ray.
 
 
 
 
 
De James L. Brooks avec William Hurt, Holly Hunter, Joan Cusack and Albert Brooks.
 
Parmi les film se déroulant dans le monde de la télévision, ce film de James L. Brooks (As Good as it Gets) se classe au top de ma liste après l’excellent Network de 1976. Il raconte le triangle amoureux de Jane la productrice perfectionniste (Holly Hunter), Tom l’anchorman charmant mais analphabète (William Hurt, dans le temps où il était une méga-star) et Aaron l’éditorialiste (Albert Brooks)  rêvant de passer devant la caméra (et de passer sur Jane). Les trois entretiennent des relations amour-haine en travaillant sous pression dans un studio de nouvelles.
 
Le film a connu beaucoup de succès en 87 recevant les éloges des critiques et raflant 7 nominations aux Oscars dont meilleur film et meilleur scénario. Je me souviens surtout de la performance hallucinante de Holly Hunter dans cet amusant rôle qui a lancé sa carrière.
 
Broadcast News suit peut-être un peu trop les clichés des films hollywoodiens (et souffre probablement d’une facture Années 80) mais reste une fascinante incursion dans le monde stressant de la TV et explore aussi l’intégrité de celle-ci.
 
Bonus: Jack Nicholson y fait un caméo.
 
   
 
 
De Brian DePalma avec Craig Wasson, Melanie Griffith et Greg Henry.
 
Un acteur de séries B claustrophobe logeant temporairement dans l’appartement d’un ami espionne une jolie femme qui danse nue chaque soir dans la maison voisine. Mais voilà qu’il s’aperçoit qu’un étrange indien balafré rode autour d’elle et tente peut-être de la tuer.
 
Brian DePalma a déjà été surnommé le Hitchcock des pauvres, et avec raison. Il passe son temps à copier le maître du suspense, comme par exemple avec Dressed To Kill qui était clairement inspiré de Psycho. Dans Body Double, un thriller se déroulant dans le monde du porno, il copie Rear Window  (pour le côté voyeurisme) et Vertigo (remplaçant acrophobie par claustrophobie.) Mais il reste que DePalma a toujours été un génie de la caméra. Dans ce film, on a droit à l’une des meilleures scènes de filature que j’ai jamais vues. On y voit le héros qui traque l’indien qui traque la demoiselle à travers un centre d’achat multi-étagé, et ce dans un seul plan séquence! C’est absolument fascinant.
 
Bon le film a beaucoup de rebondissements têteux et un look estampillé "Années 80", mais il reste l’un des films préférés de mon adolescence (et non, c’est pas juste parce qu’on y voit Melanie Griffith à poil dans son premier film. Elle me tapait sur les nerfs de toute façon).
 
   
                                               "…I’ telling you, Melanie, that haircut is sooooo eighties!.."

de Joss Whedon avec Nathan Fillion, Gina Torres, Adam Baldwin, Summer Glau et Chiwetel Ejiofor.
 
En 2002, une excellente série de science-fiction appelée Firefly fut diffusée par Fox mais mise au rancart après une douzaine d’épisodes sans qu’on puisse même y voir la fin. Cette série du créateur de la version télévisuelle de Buffy The Vampire Slayer se voulait un genre de western dans l’espace, un peu comme Star Wars, où l’on suivait un équipage rebelle à la frontière habitable de la galaxie. Les fans de cette série culte protestèrent contre cette abrupte cancellation et Joss Whedon décida alors de produire le long métrage Serenity où l’on peut y voir enfin la conclusion de la série.
 
Malgré une facture décidément télévisuelle (des effets spéciaux pas toujours convaincants et aucun acteurs connus), Serenity se démarque par son équipage coloré en parfaite symbiose. J’aime particulièrement le capitaine Malcom Reynolds (Fillion, un canadien) qui est un dur à cuire Han-Soloesque (pré Return of the Jedi!) qui n’a pas peur de tirer en premier et River Tam (Summer Glau, The Chronicles of Sarah Connor), la dangereuse et intense télépathe. Un autre atout de ce film est le scénario humoristique qui, même s’il suit une histoire de base un peu cliché, surprend par la fraîcheur de ses dialogues.
 
C’est un peu léger, mais c’est le film de science-fiction le plus le fun que j’ai vu depuis des lunes.